Atlas Social de Caen

De l'agglomération à la métropole ?

Caen vue par l’INSEE : les 201 communes de l’aire urbaine

par Étienne Walker

planche publiée le 02 avril 2021

Caen et son agglomération sont considérés morphologiquement et démographiquement comme une ville par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Mais c’est aussi par son aire d’influence en matière d’emplois que Caen est considéré par l’INSEE comme un espace urbain, les notions de « ville » et « d’urbain » correspondant institutionnellement à plusieurs périmètres géographiques.

Caen, ville-centre d’une agglomération multicommunale

1Au sens de l’INSEE, Caen est une commune urbaine : au moins 2 000 personnes y résident dans une zone au sein de laquelle les bâtiments ne sont pas éloignés de plus de 200 mètres. En 2015, Caen et ses quelques 25,7 km², quasi intégralement bâtis, comptaient près de 105 000 résidents, soit une densité d’un peu plus de 4 000 habitants par km2. Pour autant, Caen n’est pas une « ville isolée » car la zone continûment bâtie se poursuit au sein de vingt communes mitoyennes, formant une « unité urbaine » de type « agglomération multicommunale », selon les catégories de l’INSEE (en rouge plein sur la carte). Concentrant un peu plus de la moitié (54 %) de la population de cette agglomération qui compte environ 200 000 habitants en 2017, Caen est dite « ville centre ». En revanche, Hérouville-Saint-Clair, Ifs ou Mondeville, qui comptent respectivement près de 22 500, 11 600 et 9 700 habitants en 2015, forment toujours au sens de l’INSEE trois communes dites de « banlieue » de Caen, loin des sens médiatiques ou politiques de ce terme.

Caen et son aire urbaine : concentration des emplois et polarisation des actifs

2Dans une perspective économique, l’INSEE mobilise aussi l’indicateur de l’emploi pour définir la ville. Ponctuant quotidiennement nos vies, le travail structure jusqu'à nos localisations résidentielles. Par le biais des inégales richesses qu’il produit, il différencie la valeur des espaces et, du fait des rémunérations différenciées qu’il alloue, la capacité de chacun à se les approprier. On comprend dès lors la pertinence du facteur travail pour étudier les sociétés dans une perspective géographique.

3Depuis 2011 et l’institution du nouveau zonage en aires urbaines (ZAU), l’INSEE différencie les unités urbaines selon qu’elles concentrent ou non 1 500 emplois au moins. Si tel est le cas, elles sont considérées comme des « pôles », qualifiés de « grands » (au moins 10 000 emplois), de « moyens » (entre 5 000 et 10 000) ou de « petits » (de 1 500 à 5 000). Si l’emploi est concentré, nombreuses sont aussi les communes au sein desquelles des résidents se déplacent quotidiennement vers les pôles pour aller y travailler, dessinant ainsi des « aires d’influence ». Les déplacements domicile-travail se sont fortement allongés depuis la fin des Trente Glorieuses, rendus inévitables par la concentration dans les pôles d'emplois toujours plus tertiaires, ainsi que par la multiplication des infrastructures routières et la démocratisation de l’automobile, avec pour corollaire un étalement résidentiel de plus en plus poussé.

4L’INSEE retient le seuil de 40 % d’actifs occupés résidant dans une commune, et travaillant au sein du pôle le plus proche, pour savoir si cette commune est intégrée ou non à la « couronne » de ce pôle. De telles communes, polarisées par un ou plusieurs grands pôles urbains, forment « l’espace périurbain ». Polarisées par un pôle moyen ou petit, elles composent « l’espace sous influence urbaine ». En creux, toute commune n’atteignant pas le seuil de 40 % de résidents actifs polarisés est considérée comme « isolée et hors de l’influence des pôles ».

5L’agglomération caennaise concentrant près de 123 000 emplois en 2016, dont environ 72 000 à Caen, forme un grand pôle urbain. Polarisées par ce pôle à une trentaine de kilomètres à la ronde, 201 communes constituent sa couronne périurbaine (en orange plein sur la carte), auxquelles s’ajoutent d’autres communes, également influencées par d’autres grands pôles tels que Bayeux, Saint-Lô, Vire, Flers, Lisieux ou Dives-sur-Mer (en jaune sur la carte, communes dites « multipolarisées »). Exprimant une polarisation plus étendue que tout autre en ex Basse-Normandie (environ 1 900 km²), « l’aire urbaine » caennaise (délimitée par un trait gris sur la carte) peut être comparée à celle du Havre ou du Mans. Mais pas à celle de Rouen ou de Rennes, dont les pôles comptent chacun environ 215 000 emplois et rayonnent respectivement sur près de 2 400 et 3 700 km². Il faut enfin noter que dans certaines des communes polarisées par des pôles moyens ou petits (en violet, vert et bleu pâle sur la carte), situées en dehors de l’aire urbaine de Caen, une faible part des résidents occupe un emploi dans le pôle caennais.

Image

Cartographie : E. Walker.

L’aire urbaine de Caen et les aires proches

Pour citer ce document

Étienne Walker, 2021 : « Caen vue par l’INSEE : les 201 communes de l’aire urbaine », in Atlas Social de Caen [En ligne], ISSN : 2779-654X, mis à jour le : 02/04/2021, URL : https://atlas-social-de-caen.fr:443/index.php?id=642, DOI : en attente.

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Résumé

Caen et son agglomération sont considérés morphologiquement et démographiquement comme une ville par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). Mais c’est aussi par son aire d’influence en matière d’emplois que Caen est considéré par l’INSEE comme un espace urbain, les notions de « ville » et « d’urbain » correspondant institutionnellement à plusieurs périmètres géographiques.

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