Atlas Social de Caen

De l'agglomération à la métropole ?

Une aire urbaine de plus en plus tertiaire et des communes aux activités spécialisées (2015)

par Étienne Walker

planche publiée le 07 mai 2021

Le pôle caennais, 21 communes au sens de l’INSEE, concentre l’essentiel des emplois des 230 communes de l’aire urbaine. Avec sa première couronne et le littoral, il se démarque surtout par l’importance du secteur tertiaire, notamment supérieur, quand les secteurs primaires et secondaires constituent une part plus importante de l’activité au sein de communes périphériques plus ou moins connectées de l’aire urbaine.

1Les quelques 172 000 emplois de l’aire urbaine caennaise (2015) sont concentrés aux deux tiers dans le grand pôle caennais et à plus de 40 % au sein même de la ville-centre de Caen, même si quelques communes urbaines excentrées accueillent entre 1 000 et 3 200 emplois chacune (Thue et Mue, Mézidon Vallée d’Auge, Villers-Bocage, Ouistreham). Cette disproportion se double d’une inégale représentation des secteurs d’activité dans l’espace.

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Carte : E. Walker

Nombre d’emplois dans l’aire urbaine de Caen en 2015

Tertiaire supérieur au centre et secteur primaire en périphérie ?

2Aux marges très peu urbanisées de l’aire urbaine, l’activité agricole est surreprésentée. Exceptés les confins du Bocage virois et du Pays d’Auge, caractérisés par le bocage et l’élevage, ces espaces sont orientés vers une production céréalière intensive en openfields, caractéristique de la Plaine de Caen. Si une partie de ces communes, qui n’atteignent jamais 400 habitants, emploie en moyenne sept actifs sur dix dans l’agriculture, une autre se distingue avec les « prestations intellectuelles » au sens INSEE (typologie : vert foncé et vert clair).

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Carte : E. Walker

Secteurs d’activités au lieu d’emploi dans l’aire urbaine de Caen en 2015

3Implantées au sein de bassins agricoles et bien connectées par des voies rapides ou ferrées, certaines communes périphériques se différencient ensuite par l’importance relative de l’industrie agroalimentaire : elle représente en moyenne un quart de l’activité. Il s’agit de petites communes telles Plumetot, Saint-Pierre-Canivet, Rosel ou Belle Vie en Auge ou Villers-Bocage. La transformation de matières premières en produits industriels caractérise également d’autres communes, plus proches du pôle ou bien desservies, qu’il s’agisse de la production de véhicules (Blainville-sur-Orne, Cormelles le Royal) ou de biens recyclés (Soumont-Saint-Quentin, Castine-en-Plaine), souvent en lien avec des activités de conception-recherche (typologie : rouge). Toujours au titre du secondaire, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) est très implanté au sein de communes surtout rurales, situées à une quinzaine de kilomètres de Caen. La construction y compte pour un peu plus d’un emploi sur trois en moyenne (typologie : rose).

4Du fait d'une certaine rareté de l’emploi, ces communes se démarquent aussi dans les statistiques par les activités inhérentes à l’administration publique, la culture et aux loisirs. Dans la même logique, les actifs liés à l’éducation et à la formation peuvent apparaître surreprésentés au sein de communes rurales disposant d’établissements scolaires. Il convient d’ajouter que les communes les plus peuplées, urbaines, sont de la même manière marquées par la prépondérance de ces sous-secteurs, et sans doute plus notablement, par celle des métiers liés à la santé et à l’action sociale, du fait de la relative concentration des équipements afférents (typologie : bleu). Une telle logique de concentration se retrouve d’ailleurs dans la surreprésentation des emplois liés à la (grande) distribution.

5La typologie fait également ressortir des communes comprenant des activités tertiaires dites « supérieures » (administration publique, prestations intellectuelles et conception-recherche). Les métiers de la gestion (comptabilité, ressources humaines, banque, assurance) y représentent en moyenne un peu plus d’un emploi sur dix. Toujours au titre du tertiaire, l’emploi lié à la logistique (transport et entreposage) est surreprésenté au sein des banlieues (au sens INSEE) et communes proches de l’ouest et du sud-est de Caen, espaces très bien connectés au réseau autoroutier structurant l’aire urbaine. Citons quelques exemples : Grentheville, Carpiquet, Frénouville, Rots ou Saint-André sur-Orne (typologie : jaune).

6Enfin des communes, toutes situées à une bonne quinzaine de kilomètres de Caen, se démarquent par le commerce interentreprises (gros et demi-gros, achat et vente) et surtout par les services quotidiens dits de proximité rendus aux entreprises et particuliers, y employant un actif sur deux (typologie : gris). Si la plupart sont rurales, Saint-Aubin, Lion-sur-Mer et Langrune-sur-Mer sont toutes trois des communes urbaines à la fois littorales et vieillissantes.

Un tri géographique qui découle d’impératifs économiques

7On observe donc un tri des activités en fonction des surfaces dont elles ont besoin et de leurs capacités financières à s’installer dans telle ou telle commune. Consommateur d’espace, le secteur primaire incombe aux périphéries très peu urbanisées. Le secteur tertiaire, notamment supérieur, aux valeurs ajoutées très élevées et qui nécessite la connexité, peut exister dans les communes denses. Entre les deux, le secteur secondaire, historiquement consommateur d’espace et de main-d’œuvre, tend à s’excentrer progressivement, face à la nécessité de faire des économies de production dans un contexte de concurrence mondiale.

Pour citer ce document

Étienne Walker, 2021 : « Une aire urbaine de plus en plus tertiaire et des communes aux activités spécialisées (2015) », in Atlas Social de Caen [En ligne], ISSN : 2779-654X, mis à jour le : 07/05/2021, URL : https://atlas-social-de-caen.fr:443/index.php?id=717, DOI : en attente.

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Résumé

Le pôle caennais, 21 communes au sens de l’INSEE, concentre l’essentiel des emplois des 230 communes de l’aire urbaine. Avec sa première couronne et le littoral, il se démarque surtout par l’importance du secteur tertiaire, notamment supérieur, quand les secteurs primaires et secondaires constituent une part plus importante de l’activité au sein de communes périphériques plus ou moins connectées de l’aire urbaine.

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