Atlas Social de Caen

De l'agglomération à la métropole ?

Les établissements pour personnes âgées autonomes : des services variables selon les revenus

par Robert Hérin

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planche publiée le 21 janvier 2022
https://doi.org/10.48649/asdc.973

Éventuellement seules après le départ du conjoint, mais encore en bonne santé, les personnes âgées peuvent décider, ou être incitées par leur entourage, à s’installer dans une maison de retraite non médicalisée pour personnes autonomes. Elles peuvent solliciter une résidence autonomie, celle de leur quartier par exemple, ou déposer une candidature pour telle ou telle résidence services senior. Au-delà d’un inventaire de ces structures dans l’agglomération caennaise, quels sont les enjeux sociaux et financiers sous-jacents ?

L’offre publique : les résidences autonomie

1Antérieurement dénommées foyers résidences pour personnes âgées, les résidences autonomie, accueillent des personnes autonomes, seules ou en couple, qui ne peuvent plus ou ne souhaitent plus vivre à leur domicile. Locataires de leur appartement (T1 ou T2, meublé ou non), elles acquittent chaque mois un loyer et des charges pour la restauration et les prestations de services. Selon leurs revenus, elles peuvent prétendre aux aides du conseil départemental (qui délivre l’autorisation de fonctionnement aux résidences autonomie et les évalue périodiquement), ou encore à l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) en cas de perte d’autonomie. Les coûts de ces résidences sont modérés.

2Ces résidences ne sont pas médicalisées. Elles ont une vocation sociale et sont de statut public, dépendant d’un conseil communal d’action social (Ccas). Elles sont pour la plupart situées à Caen, dans les quartiers périphériques de la ville ou dans les communes de la banlieue est et sud de l’agglomération. Quelques-unes sont sous la tutelle d’associations (les deux établissements de la Mutuelle Normandie France), ou encore de fondations religieuses d’ancienne implantation (« Ma Maison à Caen », gérée par les Petites sœurs des Pauvres, ou l’Asile de Marie à Thury-Harcourt).

L’asile de Marie à Thury-Harcourt

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Photographie : L. Pauchard, Mars 2021

Résidence « Ma Maison » gérée par les Petites sœurs des pauvres

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Photographie : L. Pauchard, Mars 2021

L’offre privée : les résidences services senior

3Les résidences services senior accueillent aussi des personnes âgées autonomes qui souhaitent vivre de façon indépendante, tout en bénéficiant de services collectifs mais leurs statuts et leurs fonctionnements diffèrent de ceux des résidences autonomie. Ce sont des établissements privés à but lucratif rattachés à des sociétés nationales, voire internationales, telles Domitys (à Courseulles-sur-Mer et Caen), les Jardins d’Arcadie-Bouygues Immobilier (à Ouistreham), Les Essentielles (à Caen). Certaines des personnes accueillies sont propriétaires de leur appartement, d’autres sont locataires dont les loyers sont gérés par la société.

La Résidence Services Seniors « Les Essentielles », rue Scamaroni à Caen

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Photographie : L. Pauchard, 31 janvier 2020

« …une résidence récente qui se trouve en centre-ville et qui bénéficie d’un jardin privatif. Elle comporte 104 appartements du T1 au T3. Elle bénéficie à proximité, des commerces, de l’hôtel de ville et à 15 km de la mer. Vous pouvez ainsi profiter facilement du dynamisme du centre-ville, vous promener dans les ruelles de la ville et visiter les lieux emblématiques de Caen. De plus, vous bénéficiez de 12 lignes de bus ainsi que de la gare Sncf à seulement 10 minutes de la résidence. » Source : Site web Senior Transition, L’Expert des Résidences Seniors.

4Ces résidences de standing, dans leur communication, insistent tout particulièrement sur les avantages de leur localisation, en centre-ville ou à proximité de la plage, sur la qualité de l’architecture de l’immeuble et des équipements des appartements, ainsi que l’attention apportée à l’accueil, à la sécurité, la restauration, les services collectifs (présence d’un service d’aide à domicile par exemple). Aussi les loyers et les montants des charges locatives et d’animation sont supérieurs à ceux des résidences autonomie, d’autant plus que les résidents, compte tenu de leurs revenus, ne peuvent généralement pas prétendre aux aides sociales du Département, qui n’exerce aucun regard sur ces établissements.

Les papy loft : des maisons et des services

5Fruits d’initiatives souvent récentes, les papy loft proposent aux personnes âgées autonomes une alternative entre le domicile personnel et la maison de retraite. Il en existe quatre dans l’aire urbaine caennaise, regroupant entre 6 et 16 maisons individuelles (T2 ou T3). Concept élaboré par un cabinet d’architectes pour le bailleur social « La Plaine Normandie », ces projets ont été conçus en collaboration avec les mairies, pour contribuer, par l’accessibilité et les aménagements intérieurs des maisons individuelles de plain-pied, à l’autonomie des personnes âgées. Le regroupement autour d’une place centrale des espaces et les services communs, le jardin partagé, le voisinage d’autres quartiers habités et la proximité du centre-ville et des transports publics, doivent favoriser les relations sociales et la convivialité. Encadrés par la législation du logement social, les loyers sont modérés.

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Résidences autonomie, résidences services seniors, papy loft à Caen et dans l’aire urbaine

Carte : L. Pauchard, R. Hérin, C. Mellet

L’aire urbaine compte une vingtaine de résidences autonomie, d’une capacité de 20 à 70 lits. Situés le plus souvent à proximité de commerces, transports et autres services, ces établissements permettent à leurs locataires de conserver une vie plus ou moins indépendante, tout en bénéficiant de services collectifs et d’un environnement sécurisé, ce qui permet ainsi de retarder la perte d’autonomie des personnes âgées. On compte aussi six résidences services senior (dont quatre disposent de plus de 100 lits) et quatre papy loft.

Philia, la première résidence intergénérationnelle rue Albert 1er à Caen

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Photographie : L. Pauchard (le 31 janvier 2020)

Construite à l’emplacement de l’ancienne résidence pour personnes âgées de la rue Albert 1er, la résidence intergénérationnelle Philia (terme grec en référence au sentiment d’amitié et de camaraderie) a été inaugurée en 2019. Elle se compose de cinq immeubles qui totalisent 103 logements (un immeuble est destiné au foyer d’accueil pour personnes handicapées). Elle vise à susciter, par la cohabitation de locataires de générations différentes, échanges et relations sociales. Conçue à l’initiative de Caen la Mer Habitat, organisme HLM de la communauté urbaine, les futurs résidents ont participé à la co-conception des espaces communs et réfléchi à la co-gestion de la résidence.

Pour citer ce document

Robert Hérin, 2022 : « Les établissements pour personnes âgées autonomes : des services variables selon les revenus », in Atlas Social de Caen [En ligne], ISSN : 2779-654X, mis à jour le : 21/01/2022, URL : https://atlas-social-de-caen.fr:443/index.php?id=973, DOI : https://doi.org/10.48649/asdc.973.

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Robert Hérin

Professeur honoraire et chercheur associé en géographie, Université de Caen Normandie, UMR 6590 ESO Espaces et Sociétés (ESO)

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Ingénieure d’études, Université de Caen Normandie, UMR 6590 ESO Espaces et Sociétés (ESO)

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Résumé

Éventuellement seules après le départ du conjoint, mais encore en bonne santé, les personnes âgées peuvent décider, ou être incitées par leur entourage, à s’installer dans une maison de retraite non médicalisée pour personnes autonomes. Elles peuvent solliciter une résidence autonomie, celle de leur quartier par exemple, ou déposer une candidature pour telle ou telle résidence services senior. Au-delà d’un inventaire de ces structures dans l’agglomération caennaise, quels sont les enjeux sociaux et financiers sous-jacents ?

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