planche publiée le 21 janvier 2022

Votre fichier est en cours de création, veuillez patienter...

Table des matières

Trois statuts d’établissements

1Les Ehpad appartiennent à trois statuts différents. Premièrement, le statut public : l’Ehpad relève le plus souvent d’un établissement hospitalier ou d’une collectivité locale (Centre communal d’action sociale : Ccas). Deuxièmement, le statut associatif (ou privé à but non lucratif) : ces établissements dépendent d’une association (par exemple, les quatre Ehpad de la Mutuelle sociale de Normandie) ou d’une fondation (les deux établissements de La Miséricorde). Troisièmement, le statut privé à but lucratif : les maisons de retraites sont gérées par des groupes privés, pour la plupart de dimensions régionales, nationales, voire internationales. La majorité des Ehpad sont dotés d’une unité Alzheimer.

2Beaucoup de ces établissements ont été créés au cours des 30 dernières années, certains tout récemment, comme l’Ehpad de la Reine Mathilde à La Guérinière ou l’Ehpad des Deux Fontaines à Fontenay-le-Pesnel. D’autres ont une histoire qui remonte aux asiles fondés par des communautés religieuses, ainsi l’Asile de Marie à Thury-Harcourt ou l’Ehpad Sainte Marie à Verson.

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) dans l’aire urbaine de Caen (2019)

Carte : L. Pauchard, C. Mellet et R. Hérin

On dénombre 46 Ehpad : onze à Caen, pour la plupart dans des quartiers périphériques, treize dans les communes limitrophes. L’autre moitié est localisée dans des bourgs ruraux, des petites villes ou encore dans les stations du littoral. Les capacités d’accueil vont d’une quarantaine à une centaine de lits. L’Ehpad de la Charité, à la Guérinière, est associé à la filière gériatrique du Chru de Caen et compte 260 lits, dont 100 pour l’Unité soins de longue durée (Usld). À l’opposé, l’Ephad du Val à Hérouville-saint-Clair ne dispose que de 45 lits.

Héberger, accompagner, soigner

3Les coûts de l’accueil dans l’établissement comprennent deux volets : principalement les dépenses liées à l’hébergement, secondairement celles entraînées par la dépendance. Peuvent s’y ajouter des dépenses optionnelles.

4L’hébergement représente l’essentiel du prix payé par les personnes accueillies. Il regroupe le coût du service hôtelier, la restauration, l’animation, l’entretien, les frais d'administration. Dans un même établissement, les coûts de l’hébergement sont identiques pour l’ensemble des pensionnaires, quelles que soient leurs ressources. Pour les établissements de statut public ou à but non lucratif, ou privé bénéficiant de l’Aide sociale à l’hébergement (Ash), ces tarifs sont arrêtés par le conseil départemental. Pour les autres établissements, c’est le directeur de l’Ehpad qui en décide les montants. Ces coûts d’hébergement peuvent être partiellement pris en charge par le conseil départemental si l’établissement est habilité à l’Ash. La subvention est attribuable sur dossier aux pensionnaires ne disposant pas, par leur retraite, ni par leurs économies ou encore les apports de leurs enfants, des revenus permettant de couvrir ces coûts. Les pensionnaires peuvent également bénéficier de l’Aide personnalisée au logement (Apl).

5Le tarif dit de dépendance couvre les prestations d’accompagnement liées à la perte d’autonomie : aide à la toilette, aux déplacements, etc. Il varie selon le niveau de dépendance de chaque pensionnaire. Ces coûts peuvent être pris en charge par le conseil départemental, qui attribue l'Allocation personnalisée d'autonomie (Apa). S’ajoutent éventuellement des dépenses optionnelles : la blanchisserie du linge personnel, le coiffeur, les séances de pédicure, les repas des invités du pensionnaire, etc.

6Les soins médicaux ainsi que les dépenses de fonctionnement de l’établissement relatives aux soins (équipe soignante et matériel) sont pris en charge par l’assurance maladie, qui verse directement les sommes dues à la résidence, le résident ne réglant que les consultations de médecins généralistes ou spécialistes de ville.

Des coûts d’hébergement qui vont du simple au double selon les catégories d’établissement

7Les coûts d’hébergement vont du simple au double (tarifs dépendance non compris) soit, pour une chambre individuelle, de 1 500 à 3 000 euros par mois. Les Ehpad privés à but lucratif sont pour la plupart les plus coûteux. Leurs pensionnaires ne bénéficient généralement pas de l’Ash, ou seulement partiellement en fonction de leurs revenus. Les pensionnaires des établissements publics (le Chu, les Ccas de Caen et d’Hérouville-saint-Clair), des congrégations (Les Petites Sœurs des Pauvres à Caen, Saint-Vincent de Paul à Troarn, etc.), ou encore des établissements de la Fondation de la Miséricorde à Verson et à Cormelles-le-Royal, sont susceptibles de bénéficier des aides du conseil départemental, ainsi que de l’Apl. De ce fait, c’est cette catégorie d’établissements qui est la moins onéreuse.

8Les Ehpad gérés par une association ou par une mutuelle (la Mutuelle française de Normandie) proposent des coûts d’hébergement compris entre 2 000 et 2 200 euros par mois, niveau auquel se situent également quelques établissements privés, par exemple Rivabel’age à Ouistreham. Mais, sauf exception, l’hébergement en Ehpad privé avoisine les 2 400 euros mensuels. Les plus coûteux atteignent 3 000 euros pour le tarif de base, comme par exemple les deux établissements d’ORPEA à Caen, ou l’Ehpad du groupe EMERA à Luc-sur-Mer.

Établissement privé ORPEA à Caen

Photographie : L. Pauchard, janvier 2020

Établissement privé Rivabel’age à Ouistreham

Photographie : L. Pauchard, janvier 2020

9Depuis les débuts de la pandémie du Covid-19, les Ehpad ont tenu une place importante dans l’actualité : contaminations et nombreux décès dans certains établissements, isolement rigoureux mal vécu par les personnes âgées et leurs familles, vaccinations prioritaires, etc. L’accueil des personnes âgées, de celles de grand âge en particulier, s’est ainsi imposé comme l’une des questions sociales majeures de la société française aujourd’hui.

Robert Hérin, 2022 : « L’accueil des personnes âgées dépendantes dans l’aire urbaine de Caen : entre service public et enjeux financiers », in Atlas Social de Caen [En ligne], ISSN : 2779-654X, mis à jour le : 21/01/2022, URL : https://atlas-social-de-caen.fr:443/index.php?id=964, DOI : https://doi.org/10.48649/asdc.964.